Hanane Arnaud, ingénieure civile, a été pendant 5 ans et jusqu’à fin janvier 2021, la directrice de l’Institut de Formation de la Construction à Genève, qui a connu sous son ère une grande réforme dans l’organisation, l’offre de formations et la communication. En septembre 2020, forte de son expérience dans la formation ainsi que de nombreuses années au sein de la SSE (Société Suisse des Entrepreneurs), Hanane Arnaud a franchi le cap de l’indépendance. Ainsi, elle a créé une société spécialisée dans le E-Learning, avec une plateforme digitale de formations dans divers domaines, dont celui de la construction.
Persuadée que l’enseignement à distance est un complément incontournable de l’enseignement en présentiel, H. Arnaud s’est associée à 4 autres experts pour fonder la société Be Learning SA. Elle nous a accordé une interview pour présenter son projet et partager ses réflexions sur la numérisation dans le domaine de la construction.
Que signifie la numérisation dans votre travail quotidien?
C’est un outil intéressant qu’il faut savoir utiliser à bon escient, mais ce n’est pas un outil exclusif! La numérisation permet de structurer efficacement des informations, de les partager et de les traiter de manière synthétique. C’est entre autre cette dynamique qui est à l’origine du projet de digitalisation développé par Be Learning SA.
Dans quels domaines la révolution numérique doit-elle avoir lieu dans la construction?
Indéniablement, dans l’automatisation de certains travaux! Particulièrement ceux d’entre eux qui sont éprouvants physiquement. Dans l’automobile par exemple, l’automatisation et la robotisation ont commencé dans les années 60 ! Il y a donc, dans le secteur de la construction, une marge de progression non négligeable. Ce secteur a certes besoin d’une main d’œuvre plus qualifiée, mais il faut dans le même temps pouvoir la soulager d’un certain nombre de tâches pénibles.
Je vois également un autre défi pour la construction…
De quel autre défi s’agit-il?
Une meilleure intégration des femmes! La robotisation pourrait donner un petit coup de pouce. Mais c’est avant tout une question culturelle…
En quoi la numérisation va-t-elle influencer l’offre en matière de formation?
L’évolution des technologies des systèmes d’information dans la construction nécessite des formations adaptées, modernes et flexibles.
Les exigences des supports digitaux sont très pointues. Leur qualité est donc très élevée. A titre d’exemple, afin de respecter la déontologie à laquelle nous aspirons, nous estimons à 1h30 le temps de travail moyen pour la réalisation d’un slide. Cela englobe la synthétisation de l’information à transmettre, son référencement, l’élaboration des scénarii des vidéos, la recherche de tutoriels, la rédaction des tests de validation des connaissances, etc. C’est considérable !
En revanche, la numérisation présente un avantage sur les moyens traditionnels, lors des mises à jour par exemple. L’intégration des nouveautés est plus aisée, tout en conservant un historique exhaustif et transparent.
Les formations digitales offrent plusieurs autres avantages.
Elles permettent aux entrepreneurs de piloter le plan de formation de leurs collaborateurs conformément à leurs décisions stratégiques de développement. Ainsi plus de délai d’attente pour entamer une formation, une meilleure organisation de la main d’œuvre disponible pour les travaux, de moindre frais annexes (déplacement, hébergement, etc.), un meilleur impact sur l’environnement (moins de déplacements).
Elles permettent aussi aux travailleurs de se former où ils le souhaitent et quand ils le peuvent. Les travailleurs préparent ainsi leur évolution de carrière en conciliant emploi, formation et équilibre personnel.
L'édition de mai de BAUKADER permettra de découvrir comment Hanane Arnaud a traduit les besoins actuels en numérisation dans la formation, avec la présentation de la nouvelle plateforme digitale de Be Learning SA.
Texte: Floriane Dudek