27 septembre 2024

Des flashs devant le «chantier sans papier»

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Des flashs - au bord de la route, pas sur le tapis rouge. Nous marchons le long de la Klingelbergstrasse à Bâle. A côté de nous, la fosse où sera construit le nouveau bâtiment du département de biomédecine de l'université de Bâle. Pour l'instant, on voit surtout une fosse, les fondations et les premiers murs. Des palplanches sécurisent la fouille, en partie ancrées et en partie étayées.

Les quelque 50 participants à l'événement Club 100 de Cadres de la construction suisse se sont répartis en deux groupes. Dans la fosse, le chef de chantier Jörg Myslowiecki et Himmet Türk, conducteur de travaux de l'entreprise de construction Implenia, leur en apprennent plus sur les défis du chantier.

Construire au milieu de la ville

Deux bâtiments abritant des salles de cours et des laboratoires délimitent la fosse au nord et au sud-est. A l'ouest, deux rues se croisent, avec des piétons, des cyclistes, des transports publics et des voitures. Ce sont ces dernières qui ont déclenché les flashs, car la vitesse est réduite sur la Klingelbergstrasse. Mais de nombreux automobilistes ne semblent pas encore l'avoir remarqué.

Pour Implenia et les autres entreprises, il s'agit de faire preuve d'égards : pour les étudiants, les chercheurs et les usagers de la route. Oliver Lehmann, chef de projet global chez Implenia, a expliqué dans son exposé à quel point c'est exigeant.

Les chiffres cités par cet ingénieur civil de 55 ans sont impressionnants : le bâtiment comprendra 35'000 m2 de surface de plancher, avec de la place pour 200 étudiants et 700 collaborateurs. Le nouveau bâtiment biomédical regroupera six sites répartis dans la ville de Bâle. L'objectif de cette concentration est de mieux comprendre l'origine des maladies, d'améliorer les diagnostics et de développer de nouvelles approches thérapeutiques.

Une première pour l'ingénieur civil

De nouveaux laboratoires, bureaux et salles de séminaire seront construits sur douze étages. 4000 tonnes d'acier et 23'000 m3 de béton seront utilisés - Lehmann compare : « Cela correspond au poids de 670 éléphants et au volume de neuf piscines olympiques ». Les coûts s'élèvent à plus de 250 millions de francs.

Pour maîtriser la complexité, Implenia mise sur les outils numériques. Lehmann explique : « Pour moi, c'est le premier chantier entièrement sans papier ». Le travail se fait avec des modèles numériques en 3D (Building Information Modelling, abrégé BIM) et des méthodes de Lean Management.

« Je ne veux plus jamais travailler autrement »

Himmet Türk, le chef de chantier principal, montre à l'écran ce que cela signifie pour les ouvriers du bâtiment. Chaque zone, chaque niveau du chantier peut être consulté numériquement : Armature, coffrage, murs, évidements - tout dans les moindres détails. Au début, Türk doutait que cela fonctionne, mais aujourd'hui il dit : « Je ne veux plus jamais travailler autrement ». Toutes les quantités et les mesures peuvent être consultées numériquement, et l'état actuel des travaux est visualisé à tout moment.

140 modèles partiels du bâtiment sont déposés sur le logiciel et accessibles à tous via une tablette, comme l'explique Johannes Löschau, le responsable numérique général. Chacun peut consulter les informations dont il a besoin, comme l'électronique, les installations de chauffage ou les systèmes de ventilation. C'est comme si l'on n'affichait que les vaisseaux sanguins d'un modèle 3D d'un être humain.

Fascinés, les invités se sont retrouvés à la fin de l'après-midi au Biocentre de l'Université de Bâle pour déguster des amuse-gueules et engager des discussions animées. « C'était très inspirant et Implenia nous a donné un aperçu passionnant des possibilités numériques dont nous disposons aujourd'hui dans la construction », déclare Marco Sonego, directeur de Cadres de la construction Suisse. 

Sébastian Lavoyer